Le paxlovid n’apporte pas l’efficacite esperee sur le covid long

Le journal du JAMA Internal Medicine, a publié le 7 juin 2024 les résultats de la 1er étude menée sur les antiviraux sur le COVID long. Dans cette étude, menée par l’Université Stanford, le Paxolvid donné pendant 15 jours s’est avéré bien toléré mais n’améliore pas les symptômes clés de la COVID-19 plus efficacement qu’un placebo.

Cette étude a porté sur des personnes adultes, qui gardaient des symptômes au moins 3 mois après un COVID documenté, avec au moins deux des six symptômes : fatigue, brouillard cérébral, douleurs physiques, problèmes cardiovasculaires, essoufflement et problèmes gastro-intestinaux. Environ 60 % étaient des femmes, et la plupart souffraient de COVID long depuis plus de un an.
Environ 100 personnes ont été randomisées pour recevoir deux fois par jour pendant 15 jours :

• soit le Paxlovid, qui se compose de deux médicaments : le nirmatrelvir antiviral et le ritonavir, qui empêche le nirmatrelvir de s’éliminer trop rapidement
• soit un placebo avec du ritonavir, ceci pour que les participants ne puissent pas percevoir s’ils avaient reçu le traitement actif ou non.

 

Cette durée de 15 jours est trois fois plus que la durée habituelle de Paxlovid pour un COVID aigu. L’évaluation principale était ensuite faite 10 semaines après la fin du traitement.

Du coté tolérance, il n’y a eu aucun effet secondaire grave, mais des effets secondaires bien connus avec le Paxlovid comme la diarrhée et le mauvais arrière-goût étaient fréquents.
Curieusement les personnes des deux groupes ont constaté une discrète amélioration de la gravité de leurs symptômes au cours de l’étude . Les personnes du groupe Paxlovid n’ont pas obtenu de résultats significativement meilleurs que celles prenant le placebo.
Malgré cette l’amélioration relative, les symptômes modérés et sévères étaient encore courants à la fin de l’étude.

Cet essai négatif ne remet pas en cause la piste d’un anti viral contre le COVID long. D’autres essais sont en cours qui étudient un traitement par Paxlovid plus long, d’autres antiviraux comme l’ensitrelvir, l’effet des antiviraux donnés à la phase aigue de COVID pour prévenir la survenue d’un COVID long. On peut espérer aussi que des combinaisons d’antiviraux soient un jour développées.